176 organisations s’opposent à l’ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers dans la cuvette centrale
La décision du Gouvernement congolais d’ouvrir 52 nouveaux blocs pétroliers dans le bassin du Congo continue de susciter une vive controverse. Dans un communiqué publié cette semaine, la coalition "Notre Terre Sans Pétrole", qui regroupe 176 organisations congolaises et internationales, s’oppose fermement à cette mesure, dénonçant un « risque environnemental énorme » et une contradiction avec les engagements climatiques de la RDC -République démocratique du Congo-.
Annoncée officiellement le 2 mai dernier, cette décision relance l’exploration pétrolière dans plusieurs zones sensibles, y compris des parties de la cuvette centrale, considérée comme une région à haute valeur écologique. Pour la coalition, il s’agit d’un choix « incompréhensible et intolérable », au moment où la RDC aspire à jouer un rôle moteur dans la lutte mondiale contre le dérèglement climatique.
« Encore un risque environnemental énorme, alors que justement, il y a des alternatives vertes à capitaliser », s’alarme Emmanuel Moussouyou, de l’ONG Corap, membre actif de la coalition.
Les organisations de la société civile soulignent que la RDC dispose d’un potentiel énergétique considérable, encore largement sous-exploité. Selon Emmanuel Moussouyou, le pays possède plus de 100.000 mégawatts de potentiel hydroélectrique et bénéficie d’un ensoleillement élevé, le positionnant comme un candidat naturel au leadership africain en matière d’énergies renouvelables.
« Ce serait positif pour tout le pays. Nous avons les moyens de bâtir une économie énergétique propre, sans hypothéquer notre environnement », insiste-t-il.
Au-delà des préoccupations écologiques, la coalition s’interroge sur les réelles retombées économiques de l’exploitation pétrolière pour les populations locales. Moussouyou évoque l’exemple de Muanda, une zone pétrolière de l’ouest du pays exploitée depuis des décennies, mais dont les habitants, selon lui, restent largement marginalisés.
« Cela fait plus de trente ans que nous exploitons du pétrole à Muanda. Aujourd’hui, près de 95 % de la population n’a pas d’emploi. Où sont les bénéfices promis ? », s’interroge-t-il.
Dans le cadre d’une semaine d’actions de sensibilisation, Notre Terre Sans Pétrole espère mobiliser l’opinion publique et faire pression sur les autorités, afin qu’elles renoncent à ces projets jugés dangereux pour l’environnement et peu bénéfiques pour le développement humain.
Opinion Info / MCP, via mediacongo.net, Via La Voix de l'Humanité
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