Dangereuse érosion à la Nsele : la future rocade de Lutendele menacée

La rocade risque gros. Les jours à venir pourraient anéantir les efforts du gouvernement : l’avenue Ndola, menacée par l’érosion, est censée accueillir la rocade de Lutendele, qui devrait déboucher sur le boulevard Lumumba, à 50 mètres de l’aéroport international de Ndjili. Pourtant, la nouvelle route jouera un rôle crucial dans le désengorgement de la capitale.
La rocade risque gros. Les jours à venir pourraient anéantir les efforts du gouvernement : l’avenue Ndola, menacée par l’érosion, est censée accueillir la rocade de Lutendele, qui devrait déboucher sur le boulevard Lumumba, à 50 mètres de l’aéroport international de Ndjili. Pourtant, la nouvelle route jouera un rôle crucial dans le désengorgement de la capitale.
Entre-temps, les maisons d’habitation, boutiques, églises, pharmacies et autres unités de production ont été emportées dans le grand vide provoqué par une dangereuse érosion qui s’étend sur l’avenue Ndola, située au quartier Badara 2, dans la commune de la Nsele à Kinshasa. Le ravin progresse sur une distance d’environ un kilomètre et menace la paroisse catholique Marie, Porte du Ciel.
Depuis six ans, de nombreuses victimes sont recensées. Si aucune mesure n’est diligemment prise, la population locale risque d’être encore plus exposée. « Cette situation nous attriste. Nous nous sentons abandonnés par l’Hôtel de Ville. Nous avons perdu nos parcelles et tous nos biens dans cette érosion. Après chaque pluie diluvienne, des citoyens continuent à pleurer leurs propriétés », déplore Nestor, résident du quartier.
Le plus étonnant, c’est le silence radio du côté des autorités municipales. Aucune action n’est entreprise pour sauver leurs administrés. Pourtant, ces mêmes dirigeants viennent quotidiennement percevoir les taxes journalières auprès des pauvres commerçants. « Il n’y a rien. Les autorités ne bougent pas. Nous payons le prix fort d’une catastrophe naturelle qui ne dit pas son nom. On veut des routes pour faciliter la mobilité des personnes et de leurs biens », déclare Ngolo, un jeune, la trentaine révolue.
La cité demeure enclavée
Le quartier Badara 2, bien que récemment urbanisé, continue de souffrir de graves problèmes d’aménagement. La cité est toujours enclavée. Pourtant, des appels répétés sont lancés aux autorités pour moderniser cette contrée, laissée pour compte. « Il n’y a pas de routes, la cité est enclavée. Aucune autorité ne pense à nous, alors qu’il y a plus d’un million d’habitants dans ce quartier », regrette Richard Kiese. Quelques bâtiments officiels, tels que le bureau du quartier, le service secondaire de l’État et les sous-commissariats sont également menacés de destruction par la progression du ravin.
Soins de santé inaccessibles
Le manque d’infrastructures routières rend l’accès aux soins de santé extrêmement difficile. Dans ce contexte, la sœur Marie-Jeanne Mbuyi, s’est investie depuis plusieurs années à offrir une assistance médicale spécialisée aux malades du coin. « Quand je suis arrivée ici, en plus de la pastorale de ma congrégation et de l’Église, je me suis aussi impliquée dans l’assistance des mamans en matière de santé maternelle et de protection de l’enfant », confie la religieuse à un reporter d’Ouragan.
Badara 2, submergé par les déplacés des anciennes communes
Au-delà des routes, le quartier est aussi affecté par une surpopulation croissante. Jadis négligé, Badara 2 est désormais envahi par les anciens habitants de communes comme Bandalungwa, Kintambo, Ngiri-Ngiri, Kalamu, Bumbu ou Ngaba. Beaucoup fuient la cherté du loyer au centre-ville et louent ici des maisons à vil prix. « Il y en a pour toutes les bourses : 30 000 FC, 50 000 FC, 100 000 FC, voire plus », explique ce notable du coin. Cet afflux massif de la population, combiné à une mauvaise gestion des eaux de pluie, alimente l’érosion qui ne cesse de progresser.
En attendant les gros moyens, la population tente de résister avec les moyens de bord. Les jeunes s’organisent et mènent des opérations d’assainissement et des services de notabilité. Laxistes, les autorités sont poussées à agir de toute urgence : il faut remblayer cette érosion et construire des routes modernes au quartier Badara 2, notamment sur le boulevard Ndjoko et l’avenue Ndola, désormais en voie de disparition.
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