La Voix de l'Humanité est un média apparu le 09 Juin 2024 en République Démocratique du Congo dans la ville de Kinshasa, dans le contexte de la solidarité citoyenne.

FEMME

ENQUETES DU 21 JUILLET 2023 : Les Victimes de la mutilation Génitale Féminin à Kinshasa

ENQUETES DU  21 JUILLET 2023 : Les Victimes de la mutilation Génitale  Féminin à Kinshasa

Le 6 février de chaque année, nous commémorons  la journée internationale contre les mutilations génitales féminines (MGF) l’incision, cette mauvaise pratique perdure jusqu’aujourd’hui. Selon l’organisation mondiale de la Santé, entre 120 et 140 millions de femmes ont été victimes de cette pratique nuisible et dangereuse. Et 3 millions de filles continuent à y être exposées chaque année.

Bien que de nombreux pays aient radicalement interdit cette pratique, la République Démocratique du Congo ne dispose à ce jour d’aucune loi nationale condamnant ou interdisant cette pratique. L’ablation des organes génitaux persiste dans certains endroits où elle représente un rituel ancien lié à des facteurs culturels, religieux et sociaux en vigueur au sein des familles et des communautés. Il est reconnu dans le monde entier que la MGF constitue une violation des droits humains des filles et des femmes.

Raison pour laquelle les Associations des droits de l’homme en ont profité largement de la date du 6 février 2025, journée internationale contre les mutilations génitales féminines MGF, pour dénoncer ces pratiques partout dans le monde et en particulier en République Démocratique du Congo. Elles ont haussé la voix afin que l’Etat puisse mettre en place des infrastructures juridiques efficaces condamnant et interdisant l’incision sur le territoire national de la République Démocratique du Congo.

Le mardi 23 Juillet 2017 dernier, cinq jeunes Filles musulmanes de la Commune périphérique de la N’sele dans la ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo  ont été victimes de l’ablations partielles de leurs organes génitales féminins communément appelé Incision pour des raisons religieuses, cette mauvaise pratique de la Mutilation Génitale Féminin perdure jusqu’ à nos jours, avec un taux de 5%.

En cette même date de mardi 23 Juillet 2017, les cinq jeunes filles musulmanes avaient dénoncé des pratiques des mutilations génitales féminines. D’après nos sources, les filles de la Foi musulmane ont été encouragées et manipulées par leurs parents sous prétexte que l’incision est une pratique divine et quiconque échappe à ça n’entrera pas au ciel. L’intervention devrait être faite depuis longtemps mais à plusieurs tentatives, les rendez-vous n’ont pas été respectés. Mais cette fois-ci, le rendez-vous a été respecté. Ces filles étaient accompagnées de leurs mamans. Le père spirituel et le spécialiste en incision les avaient conduit dans un endroit isolé, sans électricité, ni matériels stérilisés.

A 12h00, ils ont commencé l’opération de la première fille pour finir avec toutes les 5 filles à 18h00. Juste après l’opération, une des filles commença à sentir mal et elle saignait. Par peur d’être excommuniée de l’église et être grondée par ses parents, elle a eu peur de réclamer devant sa maman et le père spirituel. Elle est allée raconter l’histoire à son amie de l’école.  Suivons son témoignage :       

Fanta décide de briser le silence et de partager son histoire avec son amie et les cheftaines de l’Association, les Guides de la RD Congo et le Journaliste investigateur de la Voix de l’Humanité.

"Quand j’étais petite, on me disait que l’excision consiste à monter à l’arbre et si tu es courageuse, tu vas sauter de l’arbre et tu tomberas sur un matelas bien bombé" témoigne Mayele Rose, jeune femme victime d’une des pires formes des mutilations génitales féminines (MGF).

Bien que douloureuse, Mayele décide de briser  le silence et de partager son histoire avec les responsables de l’Associations des Guides de la RDC et différents journalistes, de sages, des autorités, des jeunes, femmes et hommes qui prenaient part à un dialogue intergénérationnel par différentes associations d’encadrement de la Jeune fille.

Fille d’une grande exciseuse, Mayele Rose a eu une expérience douloureuse alors qu’elle avait à peine ses 13 ans, elle a été envoyée dans le camp de l’excision dans la brousse en compagnie d’autres filles de son  Quartier.

"Je ne savais pas ce qu’on allait me faire. Je pensais que je devais juste grimper à l’arbre" relate- t- elle, le regard perdu dans le vide, au souvenir de ce jour qui l’a marquée dans son corps et dans son âme.

Poursuivant, Mayele Rose indique que trois femmes l’ont prise pour la "couper au niveau de son clitoris et les grandes lèvres de son organe génital".

Toutes les autres filles qui ont été excisées ce jour-là ont été coupées une seule fois. "Moi j’ai été coupée trois fois avec ces couteaux fabriqués par les artisans, parce que je suis la fille d’une grande exciseuse et j’ai pratiquement perdu connaissance, avec beaucoup de saignement" affirme Mayele Rose avec les yeux remplis de douleur.

Selon Mayele Rose, le pansement de la plaie a été fait dans une rivière dans la brousse et les exciseuses ont rouvert avec leurs mains, toutes celles qui avaient les lèvres de leur organe génital collé en raison de la plaie. "C'était si douloureux, on avait tellement mal mais on nous interdisait de pleurer" marmonne-t - elle sur un ton à peine audible au souvenir de cette expérience douloureuse.

Aujourd’hui mariée, Mayele Rose vit toujours avec les séquelles de cette atrocité dont elle a été victime alors qu’elle était encore à fleur d’âge.

Plusieurs femmes et filles à l’image de Mayele sont aussi victimes de cette pratique, qui perdure en République Démocratique du Congo malgré que le taux est de 5%.

Depuis le jour de son excision, jusqu’au moment où elle s’est mariée, Mayele a gardé les séquelles des MGF.

"Quand j’ai rencontré mon mari, nous étions amis en ce moment, c’est lui et ma tante qui m’ont aidée à me soigner parce que j’avais une infection grave et je ne pouvais en parler à personne" souligne- t- elle.

Aujourd’hui militante au sein de l’Association ‘’Les Guides de la République Démocratique du Congo/Scoutisme Féminin’’, Association  de l’encadrement  des femmes et filles, cette jeune dame encourage toutes les filles et femmes victimes de cette pratique à briser le silence et partager leur expérience afin de montrer aux autorités, parents et autres victimes en cachettes ainsi qu’à tous les conservateurs de la douleur, que les mutilations génitales féminines peuvent causer".

“Parler des mutilations génitales féminines sans filtre est une condition essentielle nécessaire pour accélérer l’abandon de cette pratique dans nos communautés” indique Elysée, membre de GUIDE DE LA RDC.

C’est pour amener des personnes de différentes générations et de différents groupes sociaux à se parler sur ce sujet afin de l’Eradiquer définitivement au sein de notre société.

CADRES JURIDIQUES INTERNATIONAUX

La pratique des MGF/E est considérée comme une violation des droits humains des fillettes et des Femmes, lesquels sont codifiés dans plusieurs traités internationaux et régionaux.

La Déclaration universelle des droits de l’homme contient plusieurs articles dont l’ensemble constitue une base pour la condamnation des

MGF/E.

De nombreux organismes qui contrôlent la mise en œuvre des traités des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme prennent en compte les MGF/E dans leurs observations finales sur la façon dont les États respectent leurs obligations à l’égard des traités. Le Comité contre la discrimination à l’égard des femmes, le Comité des droits de l’enfant et le Comité des droits de l’homme ont activement condamné les MGF/E et

recommandé des mesures pour lutter contre cette pratique, notamment en la criminalisant.

Depuis de nombreuses années, l’Union Africaine a déployé des efforts considérables pour mettre fin aux MGF/E. En 2003, son Assemblée a adopté le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des

peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, plus connu sous le nom de Protocole de Maputo.

Cet instrument régional est fondamental pour garantir des droits étendus aux femmes et pour éradiquer les MGF/E.

L’article 5 du Protocole de Maputo, « Élimination des pratiques néfastes », stipule que : « Les États interdisent et condamnent toutes les formes de pratiques néfastes qui affectent négativement les droits humains des femmes et qui sont contraires aux normes internationales.

Le 20 décembre 2012, l’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté par consensus une résolution décisive demandant à mettre fin à la pratique des MGF/E au niveau mondial. Soutenu par les deux tiers des États membres, notamment le groupe des États africains, le texte condamne la pratique, reconnaît son caractère néfaste pour les femmes et les fillettes et dangereux pour leur santé. Les États se sont également vus exhortés à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les fillettes et les femmes de ces pratiques, en promulguant et en faisant appliquer une législation interdisant cette forme de violence, et à mettre fin à l’impunité ».

La situation législative concernant les mutilations génitales féminines (MGF) en République Démocratique du Congo (RDC) est complexe.

*Absence de loi spécifique :

*Bien qu'il existe une reconnaissance des MGF comme une violation des droits humains, il n'existe pas de loi nationale spécifique qui criminalise explicitement cette pratique.

*Cependant, des dispositions légales existantes peuvent être utilisées pour poursuivre les auteurs de MGF.

 *Dispositions légales existantes :

 *Le Code pénal congolais, notamment à travers les articles concernant les violences sexuelles, peut être invoqué pour poursuivre les auteurs de MGF.

 *La loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l'enfant prévoit des sanctions pour les mutilations sexuelles infligées aux enfants.

 *La loi n° 15/013 du 1er août 2015 portant modalités d'application des droits de la femme et de la parité, interdit toute forme de violences à l'égard de la femme. Et aussi vu la réalité en RD Congo, les Lois ont des difficultés d’être appliquées.

 *Des organisations de la société civile et des organisations internationales travaillent avec le gouvernement congolais pour renforcer le cadre juridique et lutter contre les MGF.

 *Les Nations unies et d'autres organisations internationales poussent la RDC à adopter une loi criminalisant les MGF.

et aussi, le taux de 5% des cas des filles victimes de la mutilation génitale féminin / l’incision en République Démocratique du Congo ne reflète pas la réalité de la prévalence sur l’étendue nationale, Les chiffres réels sont beaucoup plus élevés, pour cela Il est crucial de se référer aux données des organisations internationales comme l'OMS et l'UNICEF pour obtenir des informations précises sur la prévalence de la MGF.

Bien qu'il n'existe pas de loi nationale spécifique interdisant explicitement les MGF en RDC, des dispositions légales existantes peuvent être utilisées pour poursuivre les auteurs. Des efforts sont en cours pour renforcer le cadre juridique et éliminer cette pratique.

 

NGIALA FUALA Durcey

La Voix de l’Humanité


Commentaires

  • Luno
    10/04/2025 00:00

    coucou c luno

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